Le président de la République s’était engagé, durant la campagne de 2017, à rénover l’ensemble des passoires énergétiques dans les dix ans. Et pour atteindre cet objectif, les pouvoirs publics mettront en place des mesures d’accompagnement, mais aussi de « contrainte », comme l’a assuré François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, ce 2 octobre 2018 au Sénat. « L’objectif d’éradiquer les passoires thermiques est difficile à mettre en œuvre », a-t-il reconnu. « Mais nous mettrons des moyens d’accompagnement, mais aussi de contrainte. On ne peut pas être uniquement dans l’incitation, car les enjeux sont bien sûr écologiques, mais surtout sociaux. Les locataires payent des factures de chauffage qui leur sont imposées. C’est un gaspillage d’énergie et un trou dans leur budget mensuel. Et la situation est comparable pour les propriétaires occupants. » Le ministre estime donc, comme il l’avait dit le jour de la présentation de la campagne Faire, que la stratégie à adopter consiste à « mobiliser l’investissement privé et l’amortir dans la durée grâce aux gains de consommation d’énergie ».
Des propos qui ouvrent à nouveau la porte à l’idée d’un bonus malus sur la qualité énergétique des logements, scénario qui semblent décidément se dessiner pour l’avenir – dans un contexte où les faibles prix de l’énergie ne constituent toujours pas un élément incitant aux travaux.